Cinq ans après son ouverture, le marché des jeux en ligne reste précaire. Les opérateurs se plaignent de la fragilité du marché hexagonal. Ils s’inquiètent également sur l’avenir des jeux d’argent sur internet, tels casino en ligne ou pari sportif.

 

Un bilan contrasté

Le 8 juin 2010, l’Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) a publié la liste des opérateurs agréés sur le marché des casinos en ligne français. Cette publication a ainsi mis fin au monopole du marché français des jeux d’argent et de hasard sur internet. L’association professionnelle Afjel, réunissant les opérateurs dans le secteur a établi un bilan de la situation depuis la mise en œuvre de la loi de 2010.

Le résultat a donné un bilan contrasté du marché. Cette loi a permis d’instaurer une offre légale plus large. Les consommateurs ont pu profiter d’une protection grâce à une lutte contre l’addiction. Elle a également mis fin au développement des sites illégaux. L’Arjel a en effet émis 147 ordonnances de fermeture de site de jeux illégaux. De nombreux sites illégaux de poker et de casinos en ligne ont dû être fermés par la suite.

Le secteur légal est pourtant fragilisé par deux facteurs. Il y a la fiscalité qui pèse sur les opérateurs et la difficulté d’installation d’un modèle économique efficace. Ce dernier est un obstacle majeur dans le développement du secteur. Si la liste publiée par l’Arjel en 2010 contenait 35 opérateurs agréments, le nombre d’opérateurs actifs sur le marché était de seulement 17 vers la fin 2014. De l’autre côté, le nombre d’agréments est passé de 48 à 31 en 4 ans.

Cette situation prouve la fragilité que rencontre le marché actuel. L’Afjet a constaté qu’elle est liée en grande partie à l’écart existant entre l’offre légale et le jeu illégal. Ce qui rend encore plus difficile le travail de l’autorité régulateur. La réglementation en vigueur ne permet pas également de réduire les offres non régulées des sites.

Les segments concernés

Plusieurs segments sont touchés par la fragilité du marché. Le domaine du pari hippique en ligne en a particulièrement souffert. Malgré un démarrage prometteur, cette activité s’est affaiblie avec le temps. Parmi les 8 opérateurs présents sur ce segment, seuls deux détiennent les plus grandes parts du marché. Les casinos en ligne n’ont pas échappé à ce phénomène. L’activité s’est effondrée en très peu de temps, cela en dépit d’un décollage tonitruant.

Elle a en effet connu une forte correction avec un nombre d’agréments qui s’est divisé par deux en très peu de temps. Cela sans tenir compte des acteurs majeurs qui ont préféré s’écarter du marché. Le seul segment qui a connu une forte croissance est celui des paris sportifs. Sa libéralisation qui coïncidait avec le Mondial sud-africain a favorisé le marché. Le foot est en effet le sport préféré des joueurs dans ce segment. Les joueurs s’intéressent également aux autres disciplines. Le nombre d’agréments dans ce segment a toutefois baissé. Il est passé de 15 à 11 à la fin 2014.